Un mois perdu dans les tensions chaque année, soit 152 milliards d’euros

Les deux tiers des salariés sont confrontés à des conflits au travail. Ils passent en moyenne trois heures par semaine, soit vingt jours par an, à composer avec de petites tensions voire de véritables confrontations. Face aux risques de stress, de démotivation, d’absentéisme et de perte d’efficacité, les entreprises doivent prendre en main cette question.

Lien entre absentéisme et conflit

Aujourd’hui de nombreux RRH et managers opérationnels rapportent que pour de nombreux cas, l’arrêt de travail a pour origine un conflit. Cette situation est très fréquente dans les organisations certains parlent même « d’arrêt réactionnel »: Les conflits prolongés et non résolus ont des effets néfastes sur la santé mentale des salariés, entraînant des problèmes tels que l’anxiété, la dépression et l’épuisement professionnel. Les situations de conflit ou de tensions entre les salariés impactent la santé mentale, génèrent un sentiment d’impuissance, et pour beaucoup de collaborateurs la solution de l’arrêt de travail pour prendre du recul ou pour essayer de reprendre pied s’impose.

L’arrêt maladie comme stratégie de protection

Que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, nous vivons en permanence les uns avec les autres et nous sommes parfois confrontés à des rapports difficiles. Chaque personne est appelée au cours de son existence à vivre une multitude de conflits dont certains peuvent avoir des dénouements heureux et d’autres plus désastreux.

L’arrêt maladie comme stratégie de défense vient dire quelque chose du sentiment d’impuissance et semble indiquer que c’est la seule issue pour le salarié. Lorsqu’il n’y a pas de système en interne qui permette d’adresser le problème, on note un mouvement de protection du salarié qui s’extrait, sans dire que ça ne va pas.

73 % des managers français ne seraient pas formés à la gestion du conflit. Sans moyens, sans savoir-faire, ils contournent la difficulté, font parfois preuve de maladresses dans leur bonne volonté et finalement voient le conflit s’enkyster dans leurs équipes.

La faible sécurité psychologique des salariés en France.

Nos nombreuses expériences de médiation sur des situations très enkystées nous permettent de souligner l’absence de sécurité psychologique des salariés pour dire la difficulté. La sécurité psychologique en entreprise fait référence à un environnement de travail où les employés se sentent en confiance pour exprimer leurs idées, poser des questions, prendre des initiatives, et faire part de leurs inquiétudes ou de leurs erreurs sans craindre de représailles ou de jugements négatifs.

Lorsque la sécurité psychologique est forte au sein de l’entreprise, les employés se sentent plus à l’aise pour aborder les conflits de manière ouverte et constructive. Réflechir aux moyens de développer de la sécurité psychologique devient nécessaire voir urgent dans certaines organisations.

Notamment en :

 Encourageant la communication ouverte : La sécurité psychologique permet aux employés d’exprimer leurs points de vue et leurs préoccupations de manière honnête, sans crainte de représailles. Cela favorise une communication ouverte et constructive pour résoudre les conflits.

 Favorisant l’empathie : La sécurité psychologique peut encourager les employés à faire preuve d’empathie envers les autres, en cherchant à comprendre leurs perspectives et leurs émotions, ce qui peut aider à résoudre les conflits de manière plus efficace.

 Permettant la résolution de conflits de manière collaborative : La sécurité psychologique peut encourager les employés à rechercher des solutions de compromis et à travailler ensemble pour résoudre les conflits, plutôt que de chercher à gagner à tout prix.

 Fournissant un soutien et une médiation : Lorsque des conflits surgissent, les managers peuvent jouer un rôle important en fournissant un soutien aux employés concernés.

La médiation est curative. Agir en préventif c’est développer la sécurité psychologique en entreprise pour favoriser la parole, l’expression, la créativité et l’engagement des employés. Cela contribue également à réduire le stress et le mal-être au travail, ce qui aura des effets positifs sur la santé mentale et physique des employés.